SAISON 2 : LA SANTÉ EN SÉRIES

5e Série : URGENCES

ÉNERVANT, FORCÉMENT ÉNERVANT

Je vais vous dire ; les grandes stars américaines du cinéma ne sont plus ce qu’elles étaient ! Tenez : à l’époque des Marylin Monroe, Marlon Brando, Greta Garbo, Frank Sinatra ou de James Dean, la vie de ces monstres sacrés du 7ème Art était des romans mêlant gloire, sexe, argent, drogue, scandale, déchéance, et même mort prématurée, histoire d’entrer encore un peu plus vite dans la légende. La presse poubelle n’existait pas car ces stars avaient le don de ne rien cacher tout en restant inaccessibles. Et les photographes ne s’appelaient pas paparazzi, mais étaient souvent des artistes dont on expose les œuvres aujourd’hui dans les plus grands musées.

De nos jours, hormis un petit dérapage contrôlé de temps en temps, les grands acteurs et actrices américains sont devenus des modèles de sagesse laissant le soin aux écervelé(e)s de la téléréalité d’alimenter la presse de caniveau. Eux se contentent d’être beaux, riches, intelligents, drôles, cotés en bourse (« bancaibeules »), très impliqués dans l’aide humanitaire et riches de millions d’amis sur les réseaux sociaux ! En la matière, Georges Clooney obtient la palme d’or de la perfection ; ce type a tellement tout qu’il en devient très énervant. Fils d’une reine de beauté d’origine allemande, et d’un présentateur de télévision d’ascendance irlandaise, tout gamin, le boy Georges (mauvais jeu de mot !) devient vite le chouchou des plateaux de télévision et de tournage qu’il fréquente avec ses parents. Pourtant, son talent d’acteur ne semble pas héréditaire car il traîne sa gueule de beau gosse pendant quinze ans dans d’innombrables séries télé avant de devenir la vedette que l’on sait dans le mythique Urgences, prélude à sa vraie carrière d’acteur de cinéma.

Mais depuis, la success-story s’est mise en route. À nous faire pâlir d’envie ! Qui ne rêverait d’avoir pour amis un Brad Pitt, un Mat Damon, ou une Julia Roberts et de faire le tour de la terre en apesanteur avec Sandra Bullock dans ses bras ? D’avoir partagé la vie d’une somptueuse actrice (Talia Balsam), d’un mannequin international (Elisabetta Canalis), d’avoir eu la relation la plus kitch du monde avec une petite serveuse (Céline Balitran) rencontrée dans un bar des Champs-Élysées, avant de faire le mariage du siècle avec une divine avocate libano-britannique, Amal Alamuddin ?

Et enfin d’être un producteur richissime, un réalisateur de talent, un fils de pub mondialement connu, un interlocuteur privilégié de Barack Obama et un acteur engagé dans de nombreuses causes humanitaires ?

What else ? Tout ce que nous ne savons pas et qui doit être sublime, forcément sublime ! Et énervant, on vous dit. Une seule lueur d’espoir pour nous autres mortels : Georges a une faille dans sa biographie cinématographique. En 1988, il est devenu le héros inoubliable d’un nanar qui nous rend cet extra-terrestre définitivement humain : Le Retour des tomates tueuses !

URGENCES (1994-2009)

Pour beaucoup d’entre nous, le monde des séries télévisées a commencé avec Urgences, oubliant que nous nous étions auparavant régalés avec Le Prisonnier (le gars poursuivi par une grosse boule blanche !), Les Envahisseurs (les gars qui ont un petit doigt tout raide !), et Chapeau melon et bottes de cuir (avec le gars qui sort jamais sans son parapluie). Nos arrières grands-parents évoquaient bien un certain Thierry la Fronde (un gars qui combat les Anglais en leur lançant des cailloux), quatre épisodes d’un Belphégor (une fille déguisée en fantôme du Louvre) ou L’Homme du Picardie (un vieux qui vit sur une péniche) mais cela semblait appartenir à un autre siècle. Quant à 24 Heures chrono (des gars et des filles qui vivent pas sans leurs montres), il était encore dans les cartons et ne devait sortir qu’en 2001, alors que nous étions bien ancrés dans l’addiction à notre série médicale culte, celle qui devait remporter pas moins de 133 prix internationaux dont 21 Emmy Award !

Il y avait de quoi être accroc ; Urgences nous plonge brusquement dans une réalité qu’on appréhende, mélangeant habilement le monde de la médecine dans ce qu’il a de plus stressant et celui des intrigues amoureuses dans ce qu’il a de plus pressant. Il faut dire que la série est née sous les meilleurs auspices : Michael Crichton, ancien interne (le gars qui a écrit le scénario de Jurassic Park) pour l’histoire, Steven Spielberg (le gars qui nous a tant foutu la trouille au cinéma) à la réalisation et, et… Georges Clooney (le gars qui nous énerve, comme on l’a dit plus haut !) comme acteur principal pendant les cinq premières saisons, sous le nom de Douglas Ross.

De ce cocktail de départ sont sortis 331 épisodes répartis en 15 saisons, forcément impossibles à résumer mais qui ont malgré tout quelques points en commun, notamment de s’être déroulés dans le Cook County Hospital de Chicago.

On peut imaginer les trésors d’inventions et l’armée de scénaristes nécessaires à nous maintenir en haleine pendant quinze années. Tout cela en gardant une certaine cohérence dans les intrigues et l’évolution des personnages, dont six seulement (parmi des centaines d’acteurs) apparaissent à toutes les saisons ; quatre infirmiers et deux secouristes.

Notons qu’au-delà de l’humour et des situations amoureuses cocasses, la série aborde aussi des thèmes médicaux, sociaux ou familiaux graves, avec ce souci constant chez les américains d’une vision sans concession de leur société. Bref, de quoi nous distraire et nous faire réfléchir, au bémol près que l’ambiance des services d’urgences chez nos cousins américains ne ressemble en rien à nos propres services d’urgences. On n’y voit que des médecins confondant vitesse et précipitation, mais nous leur ferons crédit de la nécessité de maintenir les téléspectateurs en haleine, et nous sommes persuadés que la réalité est tout autre dans la vraie vie !

What else ?

Ah oui, si Clooney baisse toujours la tête, ce n’est pas parce qu’il est perdu dans ses pensées, c’est pour lire sur des bouts de papier les termes médicaux qu’il est incapable de mémoriser. On lui pardonne bien volontiers.

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