LA SAISON 1 DES MARQUES QU'ON AIME (de 1960 à 2015)
Joan connaît trop bien les hommes, et ceux de l’agence en particulier, pour ne pas avoir compris que Don s’est mal remis de son déjeuner avec Roger et les responsables d’American Airlines venus les consulter. Venant lui déposer dans son bureau une pige des annonces récentes de compagnies aériennes, elle le découvre recroquevillé dans son canapé. Visiblement, Don souffre ; Joan sourit en pensant que l’absence de verre de whisky et d’une cigarette à portée de sa main est le meilleur signe qu’il n’est pas dans son assiette. Mais, touchée par son teint blafard inhabituel, elle s’assoit à côté de lui et s’inquiète de le voir se tenir le ventre d’une main, siège, pense-t-elle, d’une douleur tenace.
- Don, je peux faire quelque chose pour vous ?
- Non, merci Joan, ça va passer. Je crois que c’est ce vin californien qui ne passe pas. Pourtant Roger sait bien que je ne supporte que le vin français … et le whisky écossais ! Tenez, versez-moi un verre.
- C’est hors de question. Si c’est un début d’ulcère que vous avez, vous allez vous faire un trou dans l’estomac gros comme ça, lui assène-t-elle sur un ton agacé.
- Je vais rentrer, Joan.
- C’est la meilleure chose que vous ayez à faire. Et dites à Betty de vous faire un bon lait chaud, ce sera meilleur pour votre santé.
Si Don a vraiment un ulcère, il lui faudra attendre encore quelque temps avant de bénéficier d’une des grandes révolutions thérapeutiques des années 60…
Jusqu’alors, le traitement anti-ulcéreux était, nous nous en souvenons, le cauchemar des étudiants en médecine, avant de devenir celui des médecins. Il n’était pas rare qu’il occupe une cinquantaine de pages de polycopiés. Tout cela pour détailler les dosages et les schémas thérapeutiques complexes à base de bicarbonate de sodium ou de carbonate de calcium qu’il fallait, de surcroît, ingurgiter en quantité astronomique pour avoir une chance qu’ils soient efficaces. Ce qui, associé à toute sorte de régimes, occasionnait souvent des effets secondaires plus ou moins gênants et ne permettait bien souvent pas de retarder une inévitable sanction chirurgicale. Puis le Tagamet© fut !
Quand les médicaments font leur révolution
New York – 20 juin 1961
LE TAGAMET©
La mise au point et la commercialisation du Tagamet© datent de 1976.
Toute la cuisine pharmaco-diététique disparut, ou presque, au profit d’une prise d’un comprimé, deux, trois ou quatre fois par jour !
En réalité, la mise au point de la cimétidine, son principe actif, fut longue et délicate, précédée de la découverte, en 1972, d’un autre composé, la métiamide, présentant malheureusement des effets secondaires à type d’agranulocytose, faisant réserver son emploi à des cas très particuliers. Mais l’histoire de la cimétidine remonte en fait au début des années 60 ; le pharmacologue écossais James Whyte Black, qui avait isolé les premiers bêtabloquants, eut l’idée de développer ce type de substance afin qu’elles bloquent les récepteurs à l’histamine, hormone responsable de la libération de gastrine, elle-même à l’origine de la libération d’acide chlorhydrique dans l’estomac. Quinze ans plus tard sortait en Grande-Bretagne le Tagamet©, suivi bientôt d’une commercialisation planétaire pour ce produit pharmaceutique qui fut le premier blockbuster (dépassant le milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel).
L’AVLOCARDYL
Le propanolol est assurément une des plus grandes découvertes thérapeutiques du XXe siècle, et un médicament majeur dans le traitement de nombreuses affections cardiaques.
À l’origine de sa découverte, on retrouve James Whyte Black, cité plus haut pour avoir été un précurseur de la mise au point du Tagamet©. Les deux produits, on le sait, ont des fonctions communes, dont celle, pour le propanolol, de bloquer des récepteurs bêta-adrénergiques ; des récepteurs mis en évidence, dès 1948, par Raymond Alquist, un professeur de pharmacologie au Collège de Médecine de Géorgie. Mais on doit à James Whyte Black, l’intuition qu’il fallait stopper la libération d’adrénaline, responsable d’une accélération du rythme cardiaque, puis d’une augmentation des besoins en oxygène et de l’apparition d’angine de poitrine.
L’Inderal©, puis l’Avlocardyl© au début des années 70, noms de commercialisation du propanolol, connurent un succès mondial, seulement dépassé, en terme de ventes par… le Tagamet©.
Si le propanolol fut le premier bêtabloquant, en quarante années de recherche, lui succéda une vingtaine de produits de la même classe, étendant par la même occasion leurs indications au traitement de l’hypertension artérielle, au suite d’infarctus du myocarde, à certains troubles du rythme, au traitement de fond des migraines et de certains tremblements.
D’une manière plus anecdotique, il devint, parfois même abusivement, un excellent « anti-trac », très apprécié d’artistes ou d’orateurs souvent paralysés par l’angoisse de se retrouver face à un public. Quant à James Whyte Black, il fut l’un des prix Nobel de physiologie et de médecine en 1988 ; une récompense, on le voit, largement méritée.
L’agence Sterling Cooper sait conjuguer la pression de travail et le stress qu’elle peut parfois engendrer grâce à une complémentarité au sein des équipes, des conditions de travail dans des locaux agréables et une entente à laquelle les clients sont souvent sensibles. Bref, les bêtabloquants ne s’échangent pas dans l’agence, sauf quand les experts ont en charge d’assurer la communication d’une nouvelle molécule qui n’a pas encore son AMM ou faire connaître une pathologie et sa prise en charge sans citer de nom de marque ! Un défi que l’agence Sterling Cooper relève avec son expertise des actions de communication environnementale médicale qui sont relayées sur les supports print, vidéo ou digitaux pour assurer une plus grande diffusion vers les publics concernés. Un exercice passionnant, comme on les aime !
Paris – 20 Juin 2015 –
ÉPISODE 1
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