LA SAISON 1 DES MARQUES QU'ON AIME (de 1960 à 2015)

Médicaments et sérendipité !

Peggy, Joan, Roger, Pete et Don ont abandonné quelques instants leurs activités ; il est onze heures, le noyau dur de l’agence est présent au complet dans le bureau de Bert. Et tous ont sacrifié au rituel imposé par Bert : enlever ses chaussures. C’est Pete qui est à l’origine de la réunion. Sa nouvelle promotion au sein de l’agence lui donne de plus en plus d’assurance, et il a surtout une bonne nouvelle à annoncer.

— Alors, Pete, pourquoi ces airs mystérieux ? L’interpelle Roger, le seul qui soit resté debout. Le besoin de fumer et de boire son premier whisky de la matinée lui procure des impatiences dans les jambes et la furieuse envie de retourner dans son bureau. Il a aussi besoin de se calmer, après la violente dispute de la veille avec son épouse.

— Messieurs, Peggy, Joan ! Commence Pete, un sourire d’intense satisfaction aux lèvres, est-ce qu’un budget d’environ 4 millions de dollars ferait du bien à l’agence Sterling Cooper ?

— Auriez-vous fait la paix avec votre beau-père, Pete ? Le questionne malicieusement Bert.

— Oui, mais ce n’est pas grâce à ses relations.

— Et vous avez décroché quoi ?

— La campagne Vicks !

— Bravo Pete. Et vous pouvez nous dire comment vous vous y êtes pris ?

— Le hasard, Bert, le hasard, tout simplement !

New York – 27 février 1961

Ce hasard, on lui donne parfois le nom de sérendipité, essentiellement dans le domaine de la chimie et de la pharmacologie, un terme pour le moins étrange, faisant référence à un conte perse Les trois princes de Serendip, ancien nom du Sri Lanka, appelé autrefois l’île de Ceylan.

En matière de recherche pharmaceutique, le hasard tient, en effet, une place qu’on imagine mal et est à l’origine de certaines grandes découvertes. Elles sont effectivement parfois le résultat d’un événement imprévu, d’une circonstance fortuite ou d’un impondérable chanceux. Voici quelques exemples tirés de la littérature et en particulier d’un ouvrage récent, consacré à ces Fabuleux hasards (Histoire de la découverte des médicaments – EDP Sciences, 2009), de Claude Bohuon et Claude Monneret.

LA PÉNICILLINE

ÉPISODE 1

ÉPISODE 5

ÉPISODE 3

ÉPISODE 7

ÉPISODE 9

ÉPISODE 2

ÉPISODE 6

ÉPISODE 4

ÉPISODE 8

ÉPISODE 10

Exemple emblématique de la sérendipité, l’histoire de la découverte de la pénicilline pourrait aussi illustrer la théorie du scientifique Edward Lorenz (1917-2008) qui se demanda un jour si un battement d’aile de papillon au Brésil pouvait déclencher une tornade au Texas. Un souffle d’air fut en effet à l’origine de cette révolution thérapeutique. Chercheur souillon et peu précautionneux, le britannique Alexander Fleming (1881-1955) partit en vacances durant l’été 1928 en laissant sur sa paillasse ses cultures de staphylocoques, ouvertes à tous vents. Il n’en fallut pas plus pour que ses boîtes de Pétri soient contaminées par des champignons, échappés d’un laboratoire voisin. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir, à son retour, un phénomène étrange : les cultures de bactéries semblaient s’être stérilisées partout où les moisissures s’étaient développées. Ayant identifié les spores de Penicillium notatum, il nomma "pénicilline" l’agent responsable de la destruction des staphylocoques. Il faudra toutefois attendre plus de dix ans avant que deux chercheurs Howard Walter Florey (1898-1968) et Ernst Boris Chain (1906-1979) purifient cette substance (permettant sa commercialisation) et partagent avec lui le Prix Nobel de Médecine en 1945.

Profitons-en pour rendre justice à Ernest Duchesne (1874-1912) qui avait découvert le pouvoir neutralisant des moisissures sur les bactéries. Trente ans plus tôt !

 

LE MINOXIDIL®

Autre illustration de la sérendipité et découverte tout à fait fortuite, bien connue des médecins, celle de l’efficacité du Minoxidil® sur la chute des cheveux. Elle ne fut pourtant pas contemporaine de la mise sur le marché de ce vasodilatateur utilisé dans le traitement de l’hypertension artérielle. Un certain nombre d’effets secondaires aurait sans doute mené à l’abandon de sa commercialisation, si, parmi ceux-ci, la pousse fortuite des cheveux, et parfois des poils dans les oreilles et les narines, n’avait orienté ce produit vers une nouvelle indication sans aucun rapport avec la première. Cela conduisit le Laboratoire Upjohn, dans les années 80, à mettre au point une lotion capillaire à base de 6-(1-piperidinyl)pyrimidine-2,4-diamine 3-oxide, la substance active du Minoxidil®. Une deuxième vie donc pour ce médicament, désormais tombé dans le domaine public et dont la commercialisation sous un autre nom, celui de Regaine®, nous renvoie, encore un hasard, vers le premier thème que nous avons développé le mois dernier, celui de l’origine des noms des médicaments !

LE VALIUM®

Historiquement, les traitements psychiatriques doivent beaucoup à la sérendipité. Et le Valium®, benzodiazépine la plus utilisée au monde, commercialisé depuis 1963, est l’avatar final d’une série de hasards sans lesquels il n’aurait peut-être pas, ou pas aussi précocement, été découvert. Pour reconstituer son histoire, il faut remonter aux années 1960, pendant lesquelles Henri Laborit (1914-1995), médecin chirurgien de la marine puis neurobiologiste, découvrit fortuitement les qualités antidépressives de la chlorpromazine qu’il utilisait alors comme anesthésique. Testé par des confrères psychiatres auprès desquels il s’en était étonné, le futur Largactil® inaugura la classe des premiers neuroleptiques de l’histoire de la psychiatrie.

Mais l’histoire, et la sérendipité, ne s’arrêtèrent pas là ; un chimiste du laboratoire Roche, John Sternbach fut sollicité pour mettre au point d’autres molécules semblables, aux vertus tranquillisantes. Au bout de trois années de recherches infructueuses, découragé, il allait abandonner quand un de ses assistants, rangeant le laboratoire, découvrit deux flacons de substances qui, par hasard, n’avaient pas été testées. Ce furent celles de la dernière chance… et les bonnes puisqu’il s’agissait du  chlordiazepoxide, le futur Librium®, lui-même proche précurseur du diazepam, autrement dit, le Valium®. L’apport et la révolution des traitements médicamenteux dans les affections psychiatriques étaient en route.

L’ACIDE VALPROÏQUE

Ne quittons pas la psychiatrie sans un détour vers la neurologie et la découverte très sérendipiteuse de l’acide valproïque, précurseur d’une des classes les plus efficaces des traitements antiépileptiques, connu sous les noms de Dépakine®, Dépakote® et Dépamide®. C’est en 1964, dans un laboratoire de recherche grenoblois que les chercheurs Hélène et Yves Meunier, testant sur des animaux les propriétés anti-convulsivantes de dérivés de la khélline, synthétisée en 1962 par Pierre Eymard, utilisèrent un solvant traînant sur une étagère, connu sous le nom d’acide n-dipropylacétique, dénommé plus tard acide valproïque. L’association des deux substances, confirmée par d’autres associations, notamment avec une coumarine, se révéla efficace, mais l’autre grand mérite des chercheurs fut d’avoir eu l’intuition que le solvant et non la supposée substance active était à l’origine de la disparition des convulsions chez les rates testées.

TAXOTÈRE® ET CIS-PLATINE

Si les exemples précédents sont désormais indissociables de l’histoire de la médecine, la liste est longue des hasards en pharmacologie et concerne toutes les classes thérapeutiques. Deux exemples nous viennent de la cancérologie. On doit à l’abattage d’ifs dans la commune de Gif-sur-Yvette, la découverte par Pierre Potier d’un anticancéreux devenu de référence. On le doit surtout à son intuition que les aiguilles de l’arbre pouvaient contenir une substance aussi active que le Taxol®, découvert, lui, au début des années 90. Seul bémol, mais de taille, c’est le cas de le dire, il fallait plus de 12 000 ifs pour obtenir 150 mg de Taxol®. La découverte de Pierre Potier, le docetaxel, mettra fin à ce véritable désastre écologique et sera commercialisé sous le nom de Taxotère®.

Un autre anticancéreux découvert sérendipiteusement fut le cis-platine dont on connaît l’efficacité dans le traitement du cancer du testicule. Testant le comportement d’une bactérie dans un champ électrique généré par des électrodes inertes en platine, le biophysicien Barnett Rosenberg eut la surprise de constater que les bactéries n’y résistaient pas. Mais là encore, comme dans d’autres découvertes dues au hasard, il fallut tout son génie pour attribuer cet effet au platine et non pas à l’électricité, puis pour en déduire une activité anti-tumorale de cet élément chimique.

CONCLUSION

 

Nous aurons sans doute d’autres occasions de revenir sur l’intervention de la sérendipité dans la recherche pharmaceutique, car les découvertes des vertus anesthésiantes de l’éther, de l’insuline, du sildénafil, de l’interféron, des céphalosporines, de l’ADN même ou la responsabilité de l’Helicobacter pylori dans l’ulcère gastrique relèvent toutes du hasard. Pourtant, une remarque se dégage de tous les exemples vus ; à chaque fois, des chercheurs avertis et l’esprit en éveil ont su profiter de ces hasards chanceux qui seraient sans doute restés lettre morte sans leur compétence et leur clairvoyance en alerte.

L’Agence Sterling Cooper s’amuse de ces histoires étranges de sérendipité, mais ne laisse, elle, rien au hasard. Les experts en Communication Médicale sont au travail, en collaboration avec les équipes médicales et digitales, sur l’élaboration d’un eADV.

 

Après beaucoup de discussions et de mapping, l’agence souhaite proposer plusieurs options à leur client, quant à la technologie utilisée, l’interactivité souhaitée, la modularité et la mise en valeur des messages clés de la campagne et l’accès aux outils vidéo, pdf, flash… Le tout dans un strict respect des contraintes médico-règlementaires, bien sûr !

Les experts de la communication médicale soumettent donc une proposition stratégique, un déroulé de messages clés et une architecture des pages et des ressources disponibles pour la Force de Vente… un vrai trésor de possibilités de visite qui satisfera l’appétit des médecins, la motivation des délégués et les objectifs marketing !

 

DES COMMUNICATIONS COMME ON LES AIME !

Paris – Mars 2015 –

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