LA SAISON 1 DES MARQUES QU'ON AIME (de 1960 à 2015)
Rendez-vous important ce matin à l’agence ! Le directeur des Magasins Menken’s, Monsieur Menken en personne, est venu avec sa fille, la directrice en charge du développement, pour voir le travail des créatifs de Sterling Cooper. Il ne s’agit pas seulement de la communication, mais de la transformation des lieux et de toute la décoration. Pete est fier, à la limite de l’arrogance comme d’habitude, de présenter les dessins en perspective du futur dernier magasin à la mode de New York ! La grande innovation est une cafétéria au rez-de-chaussée. Un bouleversement difficile à accepter pour Monsieur Menken qui a encore la nostalgie de sa petite boutique de la septième avenue et qui ne voit dans la restauration qu’un espace perdu pour la vente de ses produits traditionnels. Le changement trop brutal d’une formule qui marche revêt pour lui des allures de trahison envers ce qui a fait son succès.
- Pourquoi voulez-vous que j’ai un magasin où je n’aurais pas envie d’aller moi-même ?
Don, sous le charme de la jeune femme, tente, avec un sourire et un brin de suffisance, de convaincre le créateur de l’enseigne éponyme, que les clientes d’aujourd’hui sont des jeunes femmes aux goûts nouveaux et qui se sont élevées dans la société.
- A l’image de votre fille, Monsieur Menken, cultivée, sophistiquée et sachant très bien à quoi elle a droit.
Don préjuge trop de son charme et se fait remettre à sa place par la jeune femme, d’abord soucieuse de défendre son père, parti de rien… et qui a bâti un petit empire à sa manière.
Il est temps de mettre fin à la réunion ; Don raccompagne la jeune femme et ne peut s’empêcher de lui demander :
- Je crois que j’ai plus à votre père, malgré nos différents ?
- Ça, non, vous n’avez absolument rien pour lui plaire, lui rétorque-t-elle
- Et à vous ?
… Incorrigible Don, admirateur des inventeurs de tout poil, mais encore plus des femmes qui les accompagnent, surtout quand elles sont aussi jolies !
VALIUM® STORY
New York – 17 décembre 1961
Malgré l’extraordinaire richesse des découvertes médicamenteuses, il existe, en réalité, peu de médicaments formellement identifiés à leur inventeur. L’exemple de la pénicilline d’Alexander Fleming (1881-1955) nous vient bien sûr à l’esprit, mais on pourrait tout aussi bien citer Leo Sternbach (1908-2005), moins passé à la postérité et pourtant découvreur des premières molécules d’une classe thérapeutique largement représentée depuis plus de soixante ans : les benzodiazépines.
Une autre caractéristique que partagent ces produits avec la pénicilline est d’avoir été découverts de manière tout à fait fortuite. Au milieu des années cinquante, le chimiste polonais Leo Sternbach, réfugié aux États-Unis pendant la guerre, travaillait à Nutley (New Jersey) au sein des laboratoires Hoffmann-La Roche, sur la synthèse de principes actifs ayant une activité tranquillisante comparable à la chlorpromazine (Largactyl®), lancée quelques années plus tôt (1952). Il avait à sa disposition d’anciens échantillons datant de l’époque où il était doctorant à l’Université de Cracovie. Partant du squelette tricyclique d’une quinoléine sur lequel il greffa des chaînes carbonées et aminées, il mit au point une quarantaine de composants, tous malheureusement inactifs et abandonna l’expérience. Le hasard voulut que, deux ans plus tard, un de ses élèves, le Dr Earl Reader retrouve un flacon de ces préparations, ayant échappé aux tests pharmacologiques. L’idée lui vint, avant de jeter l’échantillon, le RO 5-069, de l’adresser à Lowell Randall, le directeur du service pharmacologique du laboratoire. Les premiers tests sur les souris furent surprenants ! Ce composé avait une activité sédative et anticonvulsivante égale aux barbituriques déjà largement prescrits, mais se révélait plus relaxant et surtout moins toxique et bien mieux toléré. Le 15 mai 1958, Sternbach déposa le brevet pour cette première molécule, le chlordiazépoxide, qui inaugura la classe des benzodiazépines, sous le nom de Librium®, lancé deux ans plus tard. Une classe de produits agissant tous au niveau des récepteurs GABA (acide gamma-aminobutyrique) du cerveau.
Les recherches de Sternbach n’en restèrent pas là ! Et en 1963, les laboratoires Hoffmann-La Roche commercialisèrent le Valium® (diazepam) dont le succès fut planétaire, au point d’être le médicament le plus prescrit aux États-Unis de 1969 à 1982. Le chiffre de 2 milliards d’unités fut dépassé en 1978 ! Le formidable engouement pour ce produit tint à la variété de ses indications, bien au-delà du simple effet anxiolytique. Son utilisation s’étendit aux troubles du sommeil, aux contractions musculaires, aux épilepsies, à la privation alcoolique aiguë et devint, vanté par certaines célébrités de l’époque, une sorte de « pilule du bien-être » ; la relative absence de toxicité du produit ayant conduit à un sentiment de fausse sécurité et à une addiction, puis chez certains, à une descente aux enfers des plus dramatiques.
La chanson des Rolling Stones Mother’s Little Helper, allusion à peine voilée au Valium® fut l’illustration parfaite de cet engouement sans frontières !
La vie est simplement trop dure aujourd'hui…
Il existe une petite pilule jaune…
Et ça l'aide à faire son chemin, à tenir pendant sa journée bien remplie …
Docteur s'il vous plait donnez m’en quelques unes de plus…
Il fallut attendre 1979 et les confidences d’une productrice de télévision, Barbara Gordon, pour conduire le sénat américain à légiférer sur l’usage des benzodiazépines en général et du Valium® en particulier.
Les benzodiazépines n’en continuèrent pas moins à rendre d’inestimables services et de connaître de nombreux développements, toujours sous l’impulsion de Leo Sternbach qui déposa deux cent quarante brevets, tels que ceux du nitrazepam (Mogadon®), du lorazepam (Temesta®), de l’oxazepam (Seresta®) ou du clonazepam (Rivotril®).
À ce jour, plus d’une centaine de benzodiazépines ont été mises sur le marché, classées suivant leurs activités plutôt anxiolytiques, hypnotiques ou myorelaxantes. Parmi elles, on trouve des produits toujours largement prescrits comme le clorazepate (Tranxène®), l’alprazolam (Xanax®), le bromazepam (Lexomil®) ou le flunitrazepam (Rohypnol®).
En 2003, les laboratoires Roche fêtèrent les 40 ans du Valium® et les 95 ans de son créateur à qui l’American Institute of Chemistry a décerné, en 1979, un Chemical Pionner Award.
Heure des bilans de fin d’année pour l’agence Sterling Cooper. Les sourires sont plutôt de mise devant la confiance que les clients ont accordé, cette année encore, aux experts de la Communication Santé. Leurs drogues ne connaissent pas de contre-indications : elles s’appellent la passion et le plaisir d’inventer des stratégies efficaces, de créer des documents de qualité et de communiquer au mieux et de la manière la plus éthique sur les produits. La communication comme on l’aime !
Paris – 17 décembre 2015
ÉPISODE 1
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